2014-06 : Consécration de notre diocèse aux coeurs de Jésus et Marie

Coeur

Le dimanche 8 juin 2014, jour de la Pentecôte, a eu lieu à Pau, la consécration de notre diocèse au Sacré-Coeur de Jésus et au Coeur Immaculé de Marie par Monseigneur AILLET.

Le Père Bernard PEYROUS recteur des sanctuaires de Paray-le-Monial nous en explique la démarche en retraçant un historique de ce type de consécration.

 

Père
Les explications préalables pour mieux comprendre la démarche par le Père Bernard PEYROUS.
Mgr

La prière de consécration par Monseigneur AILLET

(voir texte en bas de la page)

scene
Benediction
La bénédiction des 40 confirmants adultes
pretres
La procession des prêtres

ACTE DE CONSECRATION DU DIOCESE DE BAYONNE, LESCAR ET OLORON AU SACRE-CŒUR DE JESUS ET AU CŒUR IMMACULE DE MARIE - SOLENNITE DE PENTECOTE – 8 JUIN 2014

Mgr l’évêque :

Cœur Sacré de Jésus, fournaise ardente de charité, regarde tes fils et tes filles du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, assemblés devant toi : évêque, prêtres, diacres, consacrés, familles, fidèles laïcs, nous tournons tous ensemble nos regards vers « ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour » (Jésus à sainte Marguerite-Marie).

« Cependant les hommes sont de glace pour Dieu ! » (Saint Michel Garicoïts). Aussi, nous reconnaissons volontiers nos ingratitudes, nos irrévérences et nos froideurs pour toi, dans l’Eucharistie, Sacrement de ton amour. Nous demandons humblement pardon pour tout ce qui blesse la charité fraternelle au sein de nos familles, de nos communautés et de notre presbyterium : jugements les uns sur les autres, reproches et procès, esprit de compétition et de division, instinct de pouvoir, de vengeance et de domination. Nous confessons notre manque d’ouverture, de bienveillance et de sollicitude pour tous ceux qui se tiennent aux périphéries de notre Eglise, à commencer par les plus éloignés, les plus petits, les plus fragiles.

Démunis, voire désemparés devant les épreuves traversées par notre Eglise – vieillissement de nos assemblées, tarissement des vocations au Sacerdoce et à la vie consacrée dans nos familles et nos communautés, difficulté à transmettre la foi aux jeunes générations – et devant les menaces qui pèsent sur l’avenir de notre humanité – « culture du déchet » (Pape François), où l’on rejette les enfants, les jeunes, les personnes âgées ou handicapées, agressions contre la famille, atteintes à la liberté religieuse et de conscience, phénomènes d’exclusion, de marginalisation et de chômage, idolâtrie de l’argent, violences pour motif d’intérêt ou de religion –, nous nous tournons vers ton Cœur lent à la colère et plein d’amour et nous nous réfugions à l’abri de ta miséricorde.

En nous appuyant sur les multiples signes d’espérance, cachés ou tangibles, que nous contemplons au sein de notre Eglise – esprit de prière et de sacrifice, don de soi au service des pauvres, engagement généreux dans nos communautés et dans la cité, pastorale des jeunes et des recommençants, offrande des consacrés et des malades – nous voulons renouveler la consécration de notre baptême en nous consacrant solennellement à ton Sacré-Cœur et au Cœur Immaculé de Marie, ta Mère et notre Mère.

Toute l’assemblée :

Tous, nous nous engageons à te répondre amour pour amour, en esprit de réparation pour nos ingratitudes et celles du monde entier, en te disant :

Moi …, je donne et consacre à ton Sacré-Cœur et au Cœur Immaculé de Marie, ma personne, ma vie, mon intelligence, ma mémoire et ma volonté, mes joies et mes peines, mon passé, mon présent et mon avenir, afin que tout ce que je ferai et souffrirai soit pour l’amour et la gloire de Dieu, et l’extension de ton Règne de vérité, d’amour, de justice et de paix dans le monde qui m’entoure.

Ministres ordonnés et séminaristes :

Nous, évêque, prêtres, diacres et séminaristes, nous te consacrons notre formation et notre ministère ; et nous nous engageons à être entre tes mains les instruments dociles et obéissants de ta Parole, de ton agir sauveur et de ta charité pastorale au service des âmes,  en redisant le premier acte de ton Cœur divin uni au Cœur Immaculé de Marie, ta Mère et notre Mère : « Me voici, sans retard, sans réserve, sans retour, par amour pour la volonté de mon Dieu ! » (Saint Michel Garicoïts).

Consacrés :

Nous, consacrés dans la vie contemplative ou dans la vie active, nous consacrons à ton Sacré-Cœur et au Cœur Immaculé de Marie, notre pauvreté, notre obéissance et notre chasteté parfaite et l’exercice généreux de nos charismes, pour rappeler à tous les baptisés leur vocation commune à la sainteté et pour être aux yeux du monde signe de la primauté absolue de Dieu et prophétie du monde à venir.

Familles :

Nous, familles chrétiennes, nous te consacrons la vie de notre famille, nos joies et nos épreuves, et nous nous engageons à être d’authentiques « sanctuaires d’amour et de vie » (Saint Jean Paul II), consacrant au Cœur Immaculé de Marie nos efforts pour annoncer, célébrer et servir l’Evangile de la Vie, défendre la dignité et l’inviolabilité de la vie humaine depuis sa conception jusqu’à la mort naturelle et transmettre la foi à nos enfants.

Toute l’assemblée :

Nous tous, fidèles du Christ, dans le souffle de l’Esprit de Pentecôte, nous consacrons toutes nos forces pour l’annonce de ton Evangile d’espérance à tous les hommes, jusqu’aux périphéries,  « inquiets de voir tant de nos frères vivre sans la lumière, la force et la consolation de ton amitié, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie » (Pape François). En signe durable de notre consécration, nous nous engageons à ne pas déserter nos assemblées dominicales, à nous approcher fréquemment du Sacrement de la Réconciliation, à participer, dans la mesure de nos  possibilités, à l’adoration eucharistique perpétuelle pour obtenir de ta miséricorde de saintes vocations sacerdotales et religieuses et soutenir spirituellement la mission des prêtres et des laïcs de notre diocèse.

Mgr l’évêque :

Moi, Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, je veux en toute soumission et amour, consacrer solennellement à ton Sacré Cœur et au Cœur Immaculé de Marie, ton Eglise particulière de Bayonne, Lescar et Oloron, afin qu’elle soit un signe toujours plus crédible de ton amour rédempteur pour les hommes et les femmes qui peuplent notre beau diocèse, te laissant un entier et plein droit de disposer de nous et de tout ce qui nous appartient, sans exception, selon ton bon plaisir, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité. Amen

 

Toute l’assemblée :

Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en toi !

Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous !

coeur

La lettre pastorale de Mgr Marc AILLET pour le carême 2014 aux prêtres et diacres, consacrés et fidèles laïcs du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron est disponible en cliquant ici. Nous vous en proposons des extraits significatifs :

 

 Chers frères et sœurs,

 

« Revenez à moi de tout votre cœur… Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » (Jo 2, 12-13). C’est par ces mots du prophète Joël, proclamés dans la liturgie du mercredi des Cendres, que je souhaite commencer cette brève lettre pastorale. Je me propose ici de vous donner quelques indications pour vous préparer spirituellement à la démarche ecclésiale que nous accomplirons au terme du cycle pascal – carême et temps pascal – le dimanche de Pentecôte 8 juin 2014, où nous consacrerons notre diocèse au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie. Je voudrais m’expliquer sur l’esprit de cette démarche, comme sur son actualité, et ajouter quelques considérations pratiques.

Un message de miséricorde et d’espérance

Dans son message pour le Carême 2014, le Pape François médite sur la logique de l’amour qui commande tout le mystère de l’Incarnation et de la Croix, à partir de ce verset de saint Paul : « Il s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » (2 Cor 8, 9) … Après avoir distingué la misère matérielle, qui suscite la diaconie de l’Eglise, de la misère morale, il enchaîne : « Cette forme de misère qui est aussi cause de ruine économique, se rattache toujours à la misère spirituelle qui nous frappe lorsque nous nous éloignons de Dieu et refusons son amour »... C’est l’amour de Dieu qui est la cause principale de notre conversion.

 

La révélation du Cœur de Jésus

…L’Evangile, qui parle le langage de l’amour, rapporte à longueur de versets les sentiments du cœur de Jésus, un cœur compatissant et passionné d’amour pour les hommes. Tous les commentateurs ont vu dans le côté transpercé de Jésus sur la croix, d’où ont jailli le sang et l’eau (cf. Jn 19, 34), la manifestation suprême de l’amour du cœur de Jésus, si bien exprimé par saint Jean au début de son récit du lavement des pieds : « Jésus … ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1)…

 

De la révélation du Cœur de Jésus à la dévotion au Sacré-Cœur

…en juin 1675, ce sera le même ton de reproche que Jésus fera entendre, en manifestant son Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque, dans sa Visitation de Paray le Monial, alors qu’elle priait devant le Saint-Sacrement : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais ce qui m’est le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi »…

 

L’esprit de la consécration au Sacré-Cœur

Tout l’esprit de la consécration au Sacré-Cœur est là : manifester à Jésus sa reconnaissance pour l’amour gratuit qu’il nous donne, entrer dans une relation toujours plus profonde d’amitié avec lui, lui faire une absolue confiance en prenant conscience de sa propre impuissance face aux épreuves du monde et de l’Eglise, sûr que sa miséricorde est bien la limite imposée par Dieu au mal qui se déploie dans le monde, et ainsi réparer pour l’ingratitude des hommes, en particulier de ceux qui lui sont consacrés…

 

En lien avec la consécration baptismale

La dévotion au Sacré-Cœur, telle qu’elle a été définie par Jésus lui-même en révélant son Cœur et en s’adressant à sainte Marguerite-Marie, nous plonge dans ces profondeurs de la vie chrétienne, inaugurée en nous au jour de notre baptême… Et on voit bien que la Consécration au Sacré-Cœur de Jésus est une inspiration du Ciel pour donner toujours plus de chair à notre consécration baptismale.

 

Un acte de piété populaire

La Consécration au Sacré-Cœur appartient à la piété populaire. Parce que le cœur est le siège de l’amour et son symbole le plus persistant dans l’inconscient collectif – qui n’utilise pas ce symbole du cœur pour dire qu’il aime, en particulier dans l’imagerie de la Saint Valentin, le patron des amoureux ? –, le cœur de Jésus peut encore faire vibrer les hommes et les femmes de notre temps, dans la simplicité de sa manifestation à sainte Marguerite-Marie et de ses représentations dans l’imagerie populaire...

La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus est assurément un moyen de simplifier notre relation avec le Seigneur, là où elle pourrait avoir tendance à être trop cérébrale et, somme toute, assez desséchée. Un retour à la piété populaire est un bon remède à la tiédeur spirituelle…

 

Une première annonce

De plus, la dévotion au Sacré-Cœur est comme une première annonce, une proclamation du kérygme. Dans sa belle exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le Pape François nous rappelle l’importance du kérygme, « qui doit être au centre de l’activité évangélisatrice et de tout objectif de renouveau ecclésial » (n. 164). Et de nous donner une expression simple de ce kérygme : « Jésus-Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer »…

 

Consécration au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie

Nous nous consacrerons donc au Sacré-Cœur pour reconnaître son amour et nous y unir afin d’y puiser notre propre réponse d’amour, nous confier à lui devant les épreuves apparemment insurmontables de notre époque, et réparer humblement pour tant d’ingratitudes qui montent du cœur des hommes. Ce sera donc en même temps une démarche de purification, de confiance absolue en Celui qui prend soin de nous et ne nous abandonne pas dans le danger, et de ferme propos de répondre amour pour amour.

Il va sans dire que tout ce que je dis de la consécration au Sacré-Cœur vaut pour la consécration au Cœur Immaculé de Marie : le cœur de Marie est inséparablement uni au cœur de son Fils…

 

Une démarche de guérison

… nous sommes plus que jamais, en ce temps de Carême, appelés à la conversion. Que de négligences, parfois de tiédeur ou d’indifférence, dans notre manière de traiter la présence d’amour de Jésus dans l’Eucharistie ! Que de blessures de la charité fraternelle au sein de nos familles, de nos communautés, au sein même du presbyterium : que de jugements les uns sur les autres, que de reproches et de procès ! Tout cela m’apparaît en méditant le psaume 102 qui me dénonce : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; il n’est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches »…

 

Les moyens de la dévotion au Sacré-Cœur

Le Sacrement de Réconciliation est le premier moyen de notre dévotion au Sacré-Cœur, c’est là en effet que le Cœur de Dieu se jette dans la misère de l’homme pécheur…

 

Jésus a demandé à Marguerite-Marie de l’accompagner chaque jeudi soir, durant une heure, pour participer à son agonie à Gethsémani. A partir de cette confidence faite à Marguerite-Marie, l’Eglise a recommandé la pratique de l’heure sainte devant Jésus-Eucharistie…

 

L’intronisation du Sacré-Cœur dans les familles peut être une pratique à recommander tout au long du Carême et du temps pascal, un moyen simple pour mettre l’amour de Jésus au cœur des relations familiales, comme un rappel, un remède et un refuge…

 

La Consécration au Sacré-Cœur, quelle soit personnelle, familiale, communautaire, paroissiale ou diocésaine. Elle consiste d’abord à vouloir être l’ami de Jésus par une relation personnelle et approfondie avec lui…

 

Le sens de la Consécration du diocèse au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie

…Faut-il rappeler l’acte de consécration du monde à Marie par le Pape Jean-Paul II en 1984, celui du Pape François le 13 octobre 2013, à Rome, devant la statue des apparitions de Fatima, ou encore l’acte de consécration des prêtres du monde entier que le Pape Benoît XVI accomplit à Fatima le 12 mai 2010 ? Nous avons bien des raisons aujourd’hui, de nous consacrer à Jésus par Marie, alors que la vie humaine, le mariage, la famille, l’éducation, le travail, la paix sociale sont gravement menacés par des « idéologies du mal » (Jean Paul II)… Quand nous nous sentons impuissants, malgré tous nos engagements sociaux, caritatifs et missionnaires, dans lesquels nous voulons être renouvelés, nous nous tournons ensemble vers Dieu, non par un acte de crainte pour l’avenir, mais par un acte de confiance en un Dieu qui n’abandonne pas ses enfants et qui est toujours à l’œuvre dans notre histoire.

 

Le pèlerinage des reliques de Sainte Marguerite-Marie dans notre diocèse

Pour nous aider à nous préparer spirituellement à cette Consécration, dont je viens de préciser l’esprit, la pertinence et l’actualité, un reliquaire de sainte Marguerite-Marie, confié par le monastère de la Visitation de Paray le Monial, sillonnera le diocèse depuis le 18 mars jusqu’au 8 juin 2014…

 

En vous souhaitant un bon Carême, je vous assure de ma prière et de mes sentiments dévoués et fraternels dans le Christ et Son Eglise.

Mgr Marc AILLET