Laurence habite Villefranque depuis 1991. Engagée depuis plusieurs années dans l'équipe paroissiale de préparation des enfants à la profession de foi, elle vit au quotidien son engagement de foi par l'intermédiaire des fraternités Charles de Foucauld. Elle a accepté, il y a près de 3 ans, la responsabilité régionale de l'organisation de ces équipes. Elle nous raconte comment elle en est arrivée là ! |
1960 Naissance |
1991 Installation à villefranque |
1992 Participante à une fraternité Charles de Foucauld |
2012-2015 Responsable régionale |
Présentation |
Faire une biographie me semble un peu rébarbatif aussi je dirai que ce qui m’a animé tout au cours de mes années ce sont les rencontres, les coups de cœur, les amitiés, les autres, ma vie familiale. Aujourd’hui, j’essaie de mettre mon savoir être et mon savoir-faire au service des autres avec humilité là où Dieu m’a plantée. Il y a tellement de mystères et d’imprévus dans une vie que cela nous demande une adaptation constante face à de nouvelles situations. C’est alors que l’instruction, la foi, un regard bienveillant, une main tendue, un sourire nous redonnent confiance et nous nourrissent au-delà de nos espérances, des choses simples finalement. |
Qu'est ce qu'une équipe de fraternité Charles de Foucault ? |
C'est un groupe de laïcs accompagné si possible d’un prêtre qui se retrouve mensuellement autour d’un thème, d’une lecture partagée de l’évangile, d’un échange sur nos vies respectives. Parfois, nous célébrons l’eucharistie, observons un moment de silence. Je dirai que c’est un lieu fraternel d’échanges et de resourcement où l’on parle en vérité et en profondeur. |
Mon engagement régional |
J’ai rencontré mon premier groupe de fraternité en 1992 à Bayonne par une amie Mayi qui m’a dit « Viens et vois ». Au début, j’étais plutôt dans l’observation, les personnes de ce groupe étaient tellement extraordinaires et remplies d’enthousiasme que cela était étonnant. Beaucoup d’entre elles avaient des engagements politiques ou humanitaires ou religieux et nous faisaient part de leur vie sans nous épargner leurs difficultés, partageant leurs joies, nous demandant parfois conseils. Les échanges étaient riches parfois houleux. Le prêtre accompagnateur savait alors pacifier tous ces caractères entiers. J’ai cheminé, partagé, approfondi ma foi et puis peu à peu on m’a demandé de prendre la responsabilité du groupe, puis du diocèse, puis de la région. Mon mandat de trois ans va bientôt se terminer et il y aura l’automne prochain de nouveaux élu(e)s. |
Quel est ton saint préféré et pourquoi ? |
Je vais vous parler de Charles de Foucauld (je ne pense pas qu’il aurait aimé être qualifié de saint). Il est né en 1858 à Strasbourg et a eu une vie très mouvementée. Orphelin à l’âge de six ans il est élevé par son grand-père. Il suit une carrière militaire. Il a une jeunesse débridée, faisant des fêtes, menant une vie qualifiée de peu respectable. C’’est toutefois un homme instruit et cultivé. Envoyé en Algérie il découvre la vie des musulmans et est transcendé. Entre 1882 et 1886 il part au Maroc, interdit alors aux européens, et fait des relevés géographiques d’une grande précision qui lui valent les grands honneurs de la société de géographie mais c’est surtout la piété des musulmans qui le bouleverse. Il renoue avec ses racines chrétiennes. De retour en France, il rencontre un prêtre l’abbé Huvelin qui l’aide à approfondir sa foi. Il devient moine trappiste, va en Israël à Nazareth pour vivre dans un ermitage. Ordonné prêtre en 1901 à Viviers en Ardèche, il retourne en Algérie et s’installe dans le désert du Hoggar pour vivre parmi les Touaregs. Il apprend leur langue, crée un dictionnaire, partage leur quotidien. Il n’a converti personne alors qu’à l’époque tout missionnaire devait convertir. Il a seulement vécu avec, appris à connaître l’autre sans le juger mais en essayant de le comprendre. J’aime son cheminement : d’une vie superficielle il est passé à une vie en profondeur, son ouverture d’esprit, sa capacité à accepter les autres tels qu’ils sont en faisant des efforts pour les comprendre, sa lecture quotidienne de sa vie avec l’évangile, son regard. Plutôt que de stigmatiser nos différences, sachons pointer ce qui nous rassemble, il me semble que c’est là où commence le mot «humanité» et à fortiori «fraternité». |