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... voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem...
C'est la réflexion du petit arabe à son vieux maître qui croyait l'embarrasser. L'enfant tient dans sa main une bougie allumée et le vieux maître lui demande : « Oh Hassan, où as-tu pris cette lumière? »
Le petit garçon le regarde avec un sourire presque malicieux, souffle la bougie et s'exclame : « Oh maître, dis-moi où elle est partie, et je te dirai d'où elle est venue... »
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Nous sommes tellement sûrs d'en disposer, d'y avoir droit que, très souvent, nous n'y pensons que lorsqu'elle nous manque. Il faut ces pannes d'électricité, qui plongent la région la plus populeuse du Québec dans l'immobilité, pour en redécouvrir le prix. Nous croyons avoir la lumière, nous croyons la posséder. Nous croyons en être les détenteurs. Mais pouvons-nous seulement la garder?
Et savons-nous la suivre? La leçon d'humilité des bergers de Noël ou des Mages à l'Épiphanie! Pourquoi eux? D'où leur était venu cet appel, cette chaleur dans leur vie? Comme c'est fragile la lumière, la vérité, la certitude dans nos vies!
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Il n'y a qu'un remède à cette fragilité: il en va en effet de la lumière spirituelle comme de la lumière matérielle. Pour qu'elle demeure, il faut que tout brûle. Dans un cierge, il est impossible de réserver ce qui devrait ne pas brûler. En face du Christ nous pressentons qu'il n'y a qu'une façon de garder, de suivre sa lumière, c'est d'être inconditionnel : ou alors il faut s'enfuir. Les Mages auraient pu avoir mille raisons de ne pas se déranger. On a toujours des raisons. Nous sommes habiles pour nous économiser, pour calculer ce que nous voudrions bien avoir à ne pas exposer à la lumière du Christ. L'Épiphanie est un appel à se brûler, à s'investir, à se mettre en marche. La lumière qu'apporte le Christ exige tout cela et rien de moins. Nous sommes appelés à devenir des porteurs de la lumière, en quelque sorte des cierges qui permettent à la lumière du Christ d'éclairer. |