Voilà que nous recommençons à penser à Noël ! Comme chaque année... La foi est un éternel recommencement au point de parfois nous lasser. Il nous arrive même de souhaiter être capable de tourner des pages une fois pour toutes or nous y arrivons rarement. Le plus souvent, nous avons l’impression de tomber en permanence dans les mêmes ornières. Certains, d’ailleurs, arrêtent de se confesser parce que, justement, ils n’ont rien d’original à dire, comme s’il fallait faire preuve d’originalité dans le péché pour appeler Dieu au secours ! Heureusement qu’il nous attend sur la route. Il faut reconnaître que, quand nous ne reculons pas, nos avancées elles-mêmes, nous les faisons pas-à-pas ... Si Dieu s’est fait enfant, c’est justement pour se mettre à notre niveau : nous n’avons donc aucune raison de culpabiliser à cause de nos manques, il nous connait suffisamment pour ne pas se faire d’illusions sur notre compte ! L’essentiel est de ne pas désespérer, de repartir, de ne jamais nous contenter de la pauvreté de notre existence. Il ne s’agit pas de rêver à une perfection illusoire mais, dans notre présent, de rechercher sans nous lasser les ouvertures qui pourraient nous faire sortir de notre lassitude et de notre médiocrité. Chaque naissance, et celle de Jésus ne fait pas exception, n’est-elle pas une invitation à croire que du neuf est possible ? Un enfant est tellement plein de promesses qu’il nous aide à ne pas désespérer de la vie. Grâce à lui, recommencer ne consiste pas à se complaire dans une répétition stérile mais à faire entrer de la nouveauté dans notre quotidien, à nous laisser surprendre par les jaillissements de la vie que nous avions tendance à étouffer. Oui, l’Avent est une période d’attente à la manière des parents (ou des grands-parents !) qui sont persuadés que l’enfant qui vient va bousculer leur existence. Ils sont vigilants, parfois vaguement inquiets, mais leur attente est toujours active. Se tenir prêt, ce n’est pas arrêter toute activité, bien au contraire. Au cours de ces quatre semaines, une question essentielle nous est posée : est-ce que nous pensons que du neuf peut surgir en nous et autour de nous ? Pas de recommencement possible si cette espérance est absente, pas d’avancée, juste de la résignation. Fêter Noël chaque année, c’est croire que nous sommes capables de repartir vers du nouveau malgré notre enlisement dans la boue de notre médiocrité. Bien sûr, croire dans une virginité retrouvée n’est qu’utopie : nous ne sommes pas la Vierge Marie ! Mais continuer à croire en nous et en nos proches, voilà une source de joie profonde.
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